Mont-Valérien, 2 juin 2018
FAIRE REFLEURIR LE MEILLEUR
Tel était l’intitulé du spectacle d’ouverture de cette traditionnelle cérémonie organisée par l’association pour le Souvenir des Fusillés du Mont Valérien et de l’Ile-de-France, sous le patronage de Madame Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprés de Madame la ministre des Armées.
Cette année encore, plus de 500 personnes se sont retrouvées sur l’esplanade de l’Abbé Stock, face au Mémorial de la France Combattante, pour assister et participer aux différentes initiatives de cette journée du souvenir.
En préambule de la prestation, des éléves du lycée Galilée de Gennevilliers et du collége Alfred de Vigny de Courbevoie, Robert Hossein (photo 1) a lu un poéme qu’il avait écrit à l’âge de 15 ans, pour son oncle fusillé au Mont Valérien.
Puis vint le moment, maintenant très attendu, de l’évocation historique qui était cette fois ci consacrée aux « Etrangers dans la Résistance aux cotés des français ».
Ce texte, écrit par Evelyne Loew, auteure des Tréteaux de France, a été interprété avec brio par 75 apprenti-e-s comédien-ne-s (photo 2), encadré-e-s par deux acteurs, Tarik Bettahar et Patrick Palmero, de la compagnie des Tréteaux de France, dirigée par Robin Renucci. Nous avons pu apprécier la qualité du travail effectué par tous et toutes, au cours des ateliers de préparation qui ont eu lieu, de janvier à fin mai, dans les établissements scolaires, avec le concours actifs des enseignant-e-s volontaires pour participer à ce beau projet éducatif.
Cette fresque nous a fait découvrir Gennevilliers et ses résistant-e-s, l’arrivée des Allemands à Paris avec la chanson de Serge Reggiani Les Loups, les débuts du combat à Londres. Il a été question également du réseau de résistance du musée de l’Homme, avec Germaine Tillon, Boris Vildé et Anatole Levisky entre autres. Sans oublier la répression, le Mont Valérien, le tournant de la guerre avec le débarquement des alliés en Afrique du Nord et Stalingrad. Bien sur ils et elles nous ont fait revivre la chaine des résistant-e-s quelque soit leur origine et leur rôle ; et pour conclure ils et elles ont entonné le chant des partisans italiens Bella Ciao, interprété en plusieurs langues.
Les applaudissements furent très chaleureux, à la hauteur de l’émotion et de la joie aussi que ces jeunes nous ont fait partager.
Pour ces filles et ces garçons en construction de leur vie d’adulte, cette expérience qui associe théatre et apprentissage de l’histoire dans un contexte d’humanité et de mondialisation donne du sens à une actualité politique et internationale tourmentée.
Au Mont Valérien, plus de 250 étrangers ont été fusillés entre 1941 et 1944. Pour beaucoup, ils s’étaient engagés dans la Résistance, loin de leur terre natale, prêts à mourir sur leur terre d’accueil pour des valeurs comme la justice, la solidarité, la fraternité, l’égalité, la liberté… Approfondir la thématique des fusillés étrangers et extra-métropolitains au Mont Valérien, permet de mieux apréhender les enjeux liés aux migrations depuis le 19e siécle et de mieux comprendre comment la diversité culturelle a pu cohabiter avec les politiques xénophobes et racistes en France et en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est une ouverture sur la connaissance des vecteurs d’intrégration après-guerre qu’ont été l’engagement des étrangers et l’apport des immigrant-e-s à la construction de la société française. La solidarité, aujourd’hui comme hier, est une arme contre l’indifférence et l’injustice.
Puis s’est déroulé le dépôt des gerbes devant le mémorial de la France Combattante. La Musique des gardiens de la Paix de Paris assurait la partie musicale pendant le dépôt des 34 gerbes présentes (photo 4).
Les participant-e-s se sont ensuite rendu-e-s dans la clairière des fusillés où la Chorale Populaire de Paris a interprété trois chants. Les comédiens des Tréteaux de France ont lu quatre lettres de fusillés (photo 5).
Pour terminer, l’association a ravivé la Flamme sous l’Arc de Triomphe.
De nombreuses personnalités étaient présentes : une députée, un sénateur, un vice-président de la Ligue des Droits de l’Homme, une vice-présidente du Conseil Départemental du 92 , le directeur de l’ONAC du 92, le DMD du 92, le maire de Gennevilliers et de nombreux maire-adjoint (Suresnes, Montreuil, Nanterre, Paris 16e, Paris 5e, Livry-Gargan, Mitry-Mory) des représentants d’associations (FNDIRP, ARAC, ANACR, Souvenir Français, UNC, UJRE, Musée de la Résistance Nationale de Champigny, Amicale de Châteaubriant Voves Rouillé Aincourt, Association de Buchenwald Dora, la Grande Loge de France), les représentants des ambassades d’Allemagne, Côte d’Ivoire, Cuba et, bien sûr, pour représenter le Préfet, son directeur de cabinet. Pas de représentant de la Région Ile-de-France : quel dommage.
Monsieur Macron, président de la République et Monsieur Philippe, premier ministre, avaient envoyé des messages de soutien. De nombreux ministres s’étaient excusés.
Il faut signaler, outre les 74 élèves qui interprétaient le spectacle, la présence d’une classe du lycée d’Arpajon, du conseil municipal des jeunes de Livry Gargan, d’élèves des lycées Condorcet de Limay et Saint Exupéry de Mantes ainsi que des représentants du lycée allemand de Paris qui ont déposé une gerbe.
Robin Renucci, directeur de la compagnie théatrale les Tréteaux de France, empêché de présence par des engagements incontournables, nous a adressé le message suivant :
« J’ai beaucoup de fierté pour ce projet de transmission et de mémoire auquel je tiens beaucoup et de voir que chaque année la réussite est là, malgré le doute de certains ou le manque de foi. Nous sommes au bon endroit et sur la bonne dynamique. Bravo aux éléves et un grand merci à leurs enseignant-e-s. Un grand bravo à Evelyne, à nos comédiens formateurs et à toute l’équipe Tréteaux de France. Amités. Robin »
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