Spectacle au Mont Valérien du samedi 3 juin 2017

HOMMAGE SOLENNEL AUX FUSILLÉS DU MONT VALÉRIEN ET À TOUTE LA RÉSISTANCE

1010 fusillés : gaullistes et communistes, résistants et otages, catholiques, juifs et athées, héros et anonymes, français, arméniens, espagnols, hongrois, russes, polonais, italiens et même allemands. En tout, 17 nationalités sont représentées au Mont Valérien. Ces hommes incarnent tous les martyrs du combat de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. À la libération, le Mont Valérien, lieu de supplice, acquiert une valeur exemplaire et devient le symbole de l’engagement des résistants, de la lutte jusqu’au sacrifice ultime contre l’occupant et la barbarie nazie. C’est un haut lieu de la mémoire nationale.
En ce 3 juin 2017, plusieurs centaines de personnes étaient à nouveau réunies pour participer à la cérémonie annuelle organisée par l’Association pour le Souvenir des Fusillés du Mont Valérien et de l’Ile de France.
L’ouverture de cette rencontre s’est faite à deux voix : celle du président de l’association, Georges Duffau-Epstein, et celle de Robin Renucci, directeur des Tréteaux de France, centre dramatique national. Ce dernier a reitéré le soutien de l’organisme qu’il dirige à cette journée du souvenir, et à la transmission de la mémoire pour que continuent à vivre les idées et les valeurs de la Résistance comme le grand sens de l’humain, de la liberté et de la solidarité.

PROMOTION LIBERTÉ

L’après midi a donc débuté par un spectacle original sur l’esplanade de l’Abbé Stock, face au Mémorial de la France Combatante. Il était interprété par les lycéen-ne-s du lycée Le Corbusier à Aubervilliers qui étaient encadré-e-s par les comédien-ne-s des Tréteaux de France (Judith d’Aleazzo, Tariq Bettahar, et Julien Léonelli). Leurs textes avaient été écrits par une auteure de la même compagnie : Évelyne Loew.

Des ateliers de préparation ont été mis en place durant 4 mois pour aboutir à la représentation du 3 juin. Tout ceci a été possible grace à une mobilisation importante de l’équipe éducative de cet établissement : Monsieur Didier Georges, proviseur, Madame Héléne Robbe, proviseure-adjointe, Monsieur Damien Boussard et Madame Jessica Desponds, enseignant-e-s dont nous saluons la disponibilité sans faille pour faire aboutir cette initiative.

Et une fois de plus la magie a opéré. Le public a été conquis par la justesse des propos, l’enthousiasme des jeunes acteurs amateurs et la qualité de la mise en scène. Rire, émotion et révolte se sont mêlés au cours de cette évocation historique de l’engagement d’une partie de la jeunesse dans la Résistance. De la manifestation du 11 novembre 1941 à l’initiative des jeunes des écoles, aux actes de résistance divers qui ont pu exister, nous avons revécu cette période de guerre dans toute son horreur et sa barbarie. Les années noires de l’occupation et de la collaboration du gouvernement Pétain n’ont pas été oubliées. Mais nous avons pu également partager avec les comédiens l’amitié, la prise de conscience, la découverte de l’engagement politique, le courage, la solidarité, l’espoir et l’immense soif de liberté que partageaient ces jeunes dans leur combat pour la paix. Karl Schoenharr, jeune allemand réfugié en France en 1933, élève du lycée Rollin et fusillé au Mont Valérien en1942àl’âgede17anset Joséphine Baker, résistante au grand courage nous ont rejoints durant quelques instants.

Dans ce spectacle, « l’ange de l’avenir » nous dit : « Agissez, rien n’est écrit d’avance. » Voilà une belle parole universelle et intemporelle !
Un grand merci à ces élèves du lycée Le Corbusier qui ont su si bien nous faire voyager dans le temps, et un grand bravo à l’équipe des Tréteaux de France pour son talent et cet art qu’elle met si bien au service de la mémoire de ces combattants de la liberté.

Les spectateurs ont applaudi avec fougue les apprentis comédiens qui étaient épuisés, mais très heureux et émus de l’accueil de leur prestation.

DÉPÔTS DE GERBES

À l’issue du spectacle les invité-e-s se sont dirigé-e-s vers le Mémorial de la France Combattante pour les traditionnels dépôts de gerbes. Nous avons pu, tout d’abord, entendre la musique des Gardiens de la Paix de Paris, puis le maitre de cérémonie, monsieur Claude Nilés, a appelé les dépôts de gerbes qui ont été au nombre de 36. Il y avait 40 porte-drapeaux, dont 9 jeunes cadets de Clichy-la-Garenne.
Etaient présent-e-s : M. le Préfet représenté par M. Couturier, sous-préfet. La Ministre des Armées fut représentée par le délégué militaire départemental -adjoint et la directrice de l’ONAC par le directeur départemental de l’ODAC du 92. Pour les associations, étaient présents le PCF, la CGT, l’UJRE+MRJ-MOI, l’AFMA, l’ARAC, l’ULAC Noisy-le-Grand, Mémoire Vive, Mémorial de Royallieu et de Compiègne. Le Musée de la Résistance Nationale de Champigny, l’Amicale de Châteaubriant, l’ANFFMRF, la FNDIRP, et l’ANACR étaient également au rendez-vous.

De nombreux jeunes avaient fait le déplacement pour assister à cette hommage : collèges Victor Hugo et Clos Saint-Vincent de Noisy-le-Grand, lycéen-ne-s de l’école allemande de Paris, conseil municipal des jeunes de Livry-Gargan, élèves du lycée Le Corbusier d’Aubervilliers.

Les ambassades d’Allemagne, d’Italie, de Suède, de Russie et du Maroc avaient envoyé des représentants.

Les mairies étaient représentées au nombre de dix : Montreuil, Suresnes, Nanterre, Aubervilliers, Ozoir-la-Ferrière, Paris, Paris 16e, Vitry, Pavillon-sous-Bois, Livry-Gargan.

PÉLERINAGE À LA CLAIRIÈRE DES FUSILLÉS ET AU MONUMENT DU SOUVENIR

Enfin la foule s’est dirigée dans le recueillement vers la clairière des fusillés pour rendre un hommage à tous ceux qui ont été assassinés à cet endroit par les nazis.
Les acteurs des Tréteaux de France ont lu les dernières lettres de quatre résistants, adressées à leurs familles. Puis la Chorale Populaire de Paris a entonné trois chansons qui ont clôt cette journée du souvenir au Mont Valérien, qui se prolongea ensuite avec la cérémonie de ravivage de la Flamme à l’Arc de Triomphe des Champs-Elysées.
L’association pour le Souvenir des Fusillés du Mont Valérien et de l’Ile de France tient à remercier la ville de Suresnes pour sa fidélité dans le soutien qu’elle apporte au déroulement de cette journée du souvenir, notamment par une aide très efficace sur le plan matériel. Enfin, nous saluons le professionnalisme et la disponibilité dont ont fait preuve les personnels de la Police Nationale, de la Police Municipale et du Plan Vigipirate.
Goethe l’a écrit : « Un peuple qui oublie son passé est condamné à le vivre ». Cet avertissement de l’histoire nous fait obligation d’un travail de mémoire pour gagner la bataille contre l’oubli et pouvoir ainsi agir pour l’avenir en toute connaissance de cause.

 

 


En vidéos

Spectacle « Promotion Liberté », écrit par Evelyne Loew, monté par l’équipe des Tréteaux de France et interprété par les élèves du Lycée Le Corbusier d’Aubervilliers.

 


En photos (Photo COMRA)